Dimanche 7 mars 2010 à 20:12



 Mais quand on a juste quinze ans
On a pas le coeur assez grand
Pour y loger toutes ces choses là
Tu vois.

 
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Samedi 6 mars 2010 à 13:35


Chère Marjo,

 

Je suis en quête d'extraordinaire. On dit que je suis volage, frivole mais il se pourrait bien que je sois l'une des personnes les plus romantiques de notre génération.

Je ne me contente pas de peu et je pense que, là est la raison de ma sempiternelle solitude. L'abondance de couples autour de nous est ,je pense, due au fait que les gens sont certainement moins compliqués que je ne le suis ou du moins, moins exigeants. Une amourette simple sans frissons, qui nait de nulle part parce qu'on trouve l'autre sympathique, attirant, pourrait me suffire mais il n'en n'est point. Je veux, qu'à une main posée sur ma taille, mon coeur se serre à en faire exploser mon poitrail. Je veux tomber lentement, inconsciement, éternellement amoureuse parce que c'est bien meilleur quand c'est spontané. On cherche trop. C'est le grand problème. Quand les filles sont seules elles veulent à tout prix avoir un amoureux. Alors elles s'engagent avec le premier venu, et font naître du néan quelque chose qu'elles désiraient trouver: l'amour. Ces relations, le plus souvent, fonctionnent. Mais quel est l'intérêt d'un relation engendrée par dépit?

Le chemin peut-être long mais l'attente en vaut la peine.

Un jour, j'ai dit à un garçon "Je suis en quête d'extraordinaire." et il m'a répondu "Mais tu crois que tu vas rencontrer l'homme de ta vie maintenant?". Il pensait et pense surement toujours que je suis l'âne. Mais au contraire, cette question prouve bien ce que j'avance. Plus tard, je lui ai demandé d'argumenter un peu sa réflexion et j'ai compris que ce garçon avait tout planifié. "Tu fais tes études, tu rencontres ta future femme pendant tes études, tu te maries après vos études, et un an après le mariage tu commences à faire des enfants parce que après trente ans c'est trop tard quand tes enfants ont 10 ans t'en a 40." Et là, je me suis dit que c'était la chose la plus étriquée que j'avais entendue de toute ma vie. Et le hasard? L'inattendu? Le rêve? Les gens cherchent trop, il ne faut pas. Vivez et le hasard se chargera du reste.

Ce garçon pense que je suis bête, que je crois au prince charmant. Alors je lui ai répondu "Je ne crois rien. Mais, je sais que si je sors avec quelqu'un je veux que ce soit extraordinaire. Et aussi, je ne veux plus perdre mon temps avec des garçons étroits d'esprit pour lesquels je serai la phase 1 de leur plan de vie déjà calculé à la minute près. Tiens, il est 13h02, je crois que c'est le moment où s'achève la phase 1. "

 

 Je veux ressentir des papillons.
 

Mercredi 3 mars 2010 à 19:23

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       '     Mes cheveux sont une névrose. 




Mardi 2 mars 2010 à 20:13


Samedi 21 février
08h20, les nuages
Nous avons décollé depuis près d’une heure et demi à présent. Aéroport Charles de Gaulle, serrés les uns contre les autres dans une navette bleue ciel, je contemple le jour se lever. Des gouttelettes d’eau ruissèlent sur les vitres si ternes. La nuit pleure. Elle doit s’en aller, elle aussi. Je ne sais plus où je vais, ce billet orange vif craquelant entre mes doigts. Si je m’enfuis ou si j’avance. Peu importe, j’avale leurs sourires figés sur des tissus multicolores : sacs à main, écharpes, gants et ces cartes d’embarquement. Nos effets personnels s’empilent dans des bacs blancs, roulent sur tes tapis glissants. Tout compte fait, peut-être qu’on va de l’avant.
A ma droite, frôlant mon épaule, Lauriane s’endort paisiblement. J’aimerais trouver ce calme intérieur, le percevoir du plus profond de mon âme. Peut-être me faire épicurienne ou stoïcienne et me saisir de cette ataraxie, en imprégner mon être puis me laisser vivre. J’augmente le volume sous mon casque, mon univers musical s’emballe : Stéréophonics en fond sonore. Have a Nice Day, Just Looking, Handbags and Gladrags, elles me collent à la peau aujourd’hui. Elles raisonnent en moi comme une musique d’ambiance dans un ascenseur vers le septième ciel. Comme une évidence, un passe-temps qui le rend le voyage moins embarrassant. Je crois que je n’existe que comme ça.
Mes yeux voyagent seuls derrière les hublots. Les paysages d’altitude se suivent et se ressemblent pourtant je ne m’en lasse pas. Je me sens colombe. En paix avec le monde et avec moi-même, je marche sur un tapis volant fumant à l’odeur vanille chantilly. Je brandis une allumette devant moi et réveille le soleil de mes dix doigts. J’habite loin au dessus de ces millions de minuscules guirlandes dansantes. Si loin.
Oui, je pars. Oui, j’ai peur. J’ai besoin d’air, de m’asphyxier de ce monde trop grave et trop grand pour un si petit cœur et une si courte vie. Je veux les étoiles, les décrocher et monter haut à en devenir étourdie. Je suis prête à perdre la tête s’il faut jouer avec le feu. Gagner en indépendance et suffire à mon bonheur. Je veux combler les brèches dans mon sourire. Si le jeu en vaut la chandelle, je veux continuer de croire qu’il existe un sens à tout ça.
It’s always the same, jumping someone else’s train.
Je tiendrai, moi aussi, un recueil de pensées.
Nous approchons de Madrid.
Comme dans tous les voyages, il y a des turbulences…
 
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Mardi 2 mars
00h57, entre deux rayures
Sur ma couette colorée. Je suis chez moi, bien au chaud dans mon petit lit douillet. Dark Light de John Frusciante dans les oreilles. A chaque fois que je t’écris, cela devient plus qu’une musique. Une harmonie intérieure, un rythme que suit mon cœur, un prolongement de mes doigts effleurant cette page de moins en moins blanche. C’est comme si tout mon être défilait de long en large sur cet écran fin, vaporeux et inhabituel. Une bande annonce assez troublante, avec ces cris du cœur, ces chants d’église qui fait se dérouler ma vie. Je crois qu’elle est là mon ataraxie à moi. Dark Light, John Frusciante. J’aimerais que jamais cette mélodie ne s’achève.
Pardonne-moi de t’écrire si tard. Le séjour à Salamanque se révéla bien plus prenant que je l’avais imaginais. Dés le premier jour, dés nos premiers pas sur ce sol étranger, Izabel nous a accueilli à bras ouverts Lauriane, Alice et moi. Un bel immeuble, chic, haut dans la calle Italia. Un appartement simple mais chaleureux que nous partageons avec deux étudiantes italiennes et une jeune femme japonaise. Trois petits bouts de monde sous un même toit qui échangent bien plus que des paroles. Des sourires. Martina et Giulia vivent à Turin, perdent leur dentifrice au moins une fois par jouret frappent trois coups contre le mur de leur chambre, le soir, pour nous inviter à parler un mélange de français, d’anglais et d’espagnol attrayant. Yuria habite Osaka et raffole des petits suisses aux fruits de José : le petit fils d’Izabel. Elle apprend la langue latine dans le cadre de ses études pour devenir institutrice et s’exprime avec un accent asiatique à couper au couteau. Aussi, lorsque notre logeuse part dans des monologues plutôt comiques :
« Me da la pena la japonesa. Esta tan lejos de su familia…Por eso, es la rana de la casa, la más inteligente, la más guapa, las más simpática de todas las japonesas en España »
, Yuria adopte un regard de chiwawa battu en bafouillant quelques : « Si, si…gracias » qui manifestent sa totale incompréhension. Ces scènes récurrentes dans la cuisine nous ont valu de nombreux fou-rires mémorables.
Le matin, à 8h45 précises, Izabel entrait dans la chambre comme une furie du haut de ses soixante-cinq bougies, allumant la lumière violemment et criant (je pense que, pour les espagnols, « crier » et « parler » sont deux synonymes) : « İBuenos Dias chicas! » Je crois que cela partait d’une très bonne intention seulement, un peu plus au Nord, nous sommes probablement moins du matin. Trois tartines de Nutella et un thé plus tard, nous nous dirigeons en direction du Colegiodelantes. Nos bonnets s’envolent, c’est une course folle. En vingt heures de cours, j’ai appris un nombre considérables de gros mots espagnols comme « Roder » ou « Callientepollas » mais aussi le nom de mes personnages de Walt Disney préféré dans ce joli pays. Je sais à présent que jeter ses ordures par terre dans un bar est une habitude de tous les jours, que parler en même temps que son voisin de table est une preuve de savoir vivre, que porter un collant en omettant d’enfiler une jupe par-dessus n’est pas indécent…là-bas.
L’après-midi était dédiée aux activités en plein air : visites des cathédrales de la ville, jeu de piste, rallye-photos et cours de cuisine traditionnelle. Plus qu’un autre monde, j’y ai découvert huit personnes uniques. Leurs rires, leurs manies, leurs gestes remplissent encore mes pensées. Cette ambiance chaude sous la pluie, c’est ce qui nous lie. Parce que c’était si dur de partir. Presque autant que d’arriver. Bien plus.
Il est 01h38. Je pense à lui. Je viens de recevoir un message : « Non. Je sais que tu ne reviendras pas mais je m’accroche à mon dernier rêve ». Si j’avais su le comprendre, si j’avais lu dans son regard ses appels au secours, si j’avais eu confiance en lui, j’aurais su qu’il m’aimait encore, toujours. Maintenant, je sais. Maintenant qu’il est trop tard.

 
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Mardi 2 mars
18h34, My heart de K’s Choise
Je suis assise, recroquevillée, bien étalée sur un banc métallique de l’aéroport international de Madrid-Bajaras. Je porte un sweat gris souri un peu trop large pour mes épaules frêles, un jean encore froissé , des baskets en toile bleues marines aux lacets défaits. Les yeux à demi clôt, je m’évade. Un casque blanc et or se perd dans mes cheveux ébouriffés. Mes doigts fins et courts pour une si grande taille battent le rythme sur la rambarde des escaliers. Quand j’ atterris enfin, comme un de ces avions blancs, imposants, derrière les vitres immenses et imprégnées de tous ces visages attristés, de tous ces gestes de nostalgie, elle me fait face. Elle sourit. Elle me demande ce qui m’emmène aussi loin. Je dépose alors, dans le creux de sa main, une image de synthèse : Back in Black, ACDC.
Cette année aura été riche en évènements et quelque chose me dit que je ne suis pas au bout de mes surprises. Des souvenirs des plus heureux aux plus sombres qui restent cristallisés dans ma mémoire, qui me construisent. La médaille de bronze que nous avons remportée au concours national de danse modern-jazz catégorie jeunes adultes a  changé bien des choses. J’ai ainsi compris que je n’étais pas qu’une perdante face à des rêves intouchables. Pour fuir un chagrin d’amour intarissable, j’ai voué toute mon énergie et le peu de courage qu’il me restait à devenir une « danseuse ». De la sueur, des pleurs, j’ai piétiné avec rage le sol noir de la salle deux à trois fois par semaine. Je délaissais, avec plaisir, mes cahiers, mes livres, le mardi soir, le samedi, pour les rejoindre. Parce qu’on avançait toutes dans le même sens, simplement. Même but, même combat. J’abandonnais, avec plaisir, ma solitude.
Comment se passent les cours de théâtre ? Le jour de la Saint-Valentin, je me suis rendue au Théatre des Gémeaux à Sceaux, afin de profiter pendant deux heures d’une représentation de la célèbre pièce de Shakespeare : Macbeth mise en scène par Declan Donnellan. J’aurais aimé que tu puisses admirer ce spectacle. Un jeu à en couper le souffle, une ambiance lugubre et atrocement réaliste , un chef-d’œuvre revisité.
Je viens d’achever La rêveuse d’Ostende d’Eric Emmanuel Schmitt. Il y a des livres dont je m’empare sur un coup de tête. Celui-ci en fait partie. Le ciel était terne, la nuit pointait son nez. Le bitume dégageait cette odeur d’humidité qui agresse vos sens jusqu’à s’accrocher à vos tempes. Je l’ai aperçu à travers la vitrine de la librairie derrière un sourire enjoué d’un jeune homme charmé. Quelques minutes plus tard, je rencontrais Emma Van A. au détour d’une page cornée.
Le temps passe si vite et cela m’effraie. Je remplis des dossiers d’inscription, envoie des courriers, cherche un appartement. L’IGPEPM ainsi que Médisup sont deux prépas orthophonistes qui ont accepté ma candidature. Je dois choisir en quelques mois, maintenant quelques jours, ma vie future, le lieu et la manière dont j’épuiserai le temps qu’il me reste dans ce monde encore si étranger à mes yeux. Et pourtant, j’attends. Je ne sais quoi. Je t’attends. Toi, en papier couleur dans ma boîte-à-lettre.
Old man take a look at my life, I’m a lot like you. I need someone to love me the whole day through.
Ah, one look in my eyes and you can tell that’s true.

                                                                                                                                           Marjorie
 


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Lundi 1er mars 2010 à 23:49

http://gentil-coquelicot.cowblog.fr/images/MarjoetVince.jpgJe t'aime,
une fois par jour,
en rouleau pour la vie, à draper
sans broderie, ni paillettes,
à même la peau.
Olivier Saillard         
  

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