Lundi 28 juillet 2008 à 21:10

 

Hôpital d'Antony :9h00  , 4e étage .

" - Alors on dit quatre dents d'un coup et une anesthésie générale...pas trop angoissée?

- Nan nan ça va...

- Alors je t'explique: tu ne sentiras pas ta bouche et tu sera trop shootée pour comprendre ce qui se passe autour de toi. Plus de 90% des patients trouvent très agréable cette sensation, et sont soudainement très heureux, même euphoriques pendant et après l'opération. Après il y a des cas où les gens supportent mal: ils pleurent, font des crises de stress, vivent comme dans un long cauchemard éveillé...mais, franchement, c'est très rare alors aucune inquiétude, hein! T'as des questions?

- Euh...non ça va aller.

- Très bien alors à bientôt Marjorie  "

 

J'ai déjà connu l'anesthésie, endormie par les médicaments pour un poignet ou une clavicule mais jamais comme ce matin. Oui, aujourd'hui, il a fallu que je me la joue "originale" comme dit mon papa, en représentant les petits 1% des gens à qui les chirurgiens ont envie de planter leur pince entre les deux yeux, en plein milieu du bloc opératoire, parce qu'ils voient leur vie défiler, des visages les hanter, de mauvais souvenirs ressurgir et s'agitent pire qu'un poisson hors de l'eau! Lorsque j'ai ouvert les yeux, un grand black en blouse blanche me fixait: " Bah, faut pas pleurer comme ça  jolie demoiselle". En salle de réveil: pulsation cardiaque à 180, l'alarme de la machine reliée a mon index se déclanche dans un bruit strident,                  
  "Oh, dîtes-moi que je vais me réveiller..."


Vendredi 25 juillet 2008 à 18:08



Je
me suis réveillée ma petite soeur endormie à mes côtés

J'ai pris une glace devant Amour Gloire et Beauté, les cheveux tout bouclés

J'ai refait mon lit: la taie d'oreiller de l'autre côté

J'ai refermé des cartons sur de jolis souvenirs passés

J'ai modifier mon profil facebook: le statut célbataire est désormais coché

J'ai déménagé ma chambre bleue qu'une autre ne saurait tarder à occuper

J'ai ouvert en grand la fenêtre de mon univers et Là, c'est toute mon âme, entière, qui sembla pousser un soupir de soulagement, une sorte de délivrance innattendue. D'un esprit pragmatique, j'ai enfin cédé au fruit défendu: le sourire.
 

Erreurs? Doutes? Pertes de temps? Futilités? Naiveté? Ironie? Hypocrisie? Mensonges? Regrets? ou peut-être Remords? Projets? Instabillité? Inconnu? ou peut-être Trop connu? Gaminerie? Tromperies? Experiences?  Conneries?

   [...] car il est impossible que les choses ne soient pas où elles sont; car tout est bien.

                                                                                   ...  Non, ChangementS .

Samedi 12 juillet 2008 à 0:01

 

Il doit être 16h00 à la montre du gros lapin d'Alice au pays des merveilles alors que je descends les marches deux à deux, les yeux rivés sur les portes du RER comme si un seul clignement de paupières suffirait à laisser se refermer l'impasse sur mn petit nez-schtroumpf-toboggan-piste-de-ski comme l'appelle si fantaisistement le charmant jeune homme qui m'a traîné toute la sainte journée en long, en large et en travers d'un monde féerique, sa main douce et protectrice recouvrant la mienne, toujours un sourire flamboyant aux lèvres rivalisant même avec le charisme de Bugs Bunny. Des peluches plein le sac, des guimauves plein la bouche, un peu hors d'haleine, nous posons le pied à temps sur le bleu marine crasseux du sol de cette machine qui représente notre dernière attraction de la journée. Malgré l'odeur peu ragoutante qui émane du wagon; la sécheresse de l'air parisien pollué qui dessèche les lèvres de passagers variés, le caractère assez étrange voire inquiétant ou pathétique du vieil homme vêtu de guenilles et assis deux rangs plus loin, une bouteille de whisky vide roulant à ses pieds; les paysages de banlieue graffitisés derrière les vitres embuées et marquées au kuter, je ne parviens à effacer ce sourire au coin de mes lèvres ni à me débarrasser des ailes qui tentent de me décrocher du sol malgré le délicieux cornetto vanille que je viens de dévorer, me tâchant le visage entier de chocolat noir au plus grand amusement de Mister Pinpin. Nous nous installons: moi, bien sûr, près de la fenêtre, et lui, évidemment, tout à côté de moi, tout au fond, le plus loin du monde autour, le plus loin du monde tout court. Après un bâillement des plus spectaculaire où je laisse échapper un couinement de Minnie endormie, mon Mickey de la journée enfouie son menton dans mes cheveux et dans un souffle tendre qui réchauffe soudainement ma nuque, me chuchote:   
  -" Tu es fatiguée mon cœur, repose toi un peu. "     
 , tirant doucement ma tête engourdie vers le haut de sa large épaule. J'obéis sagement et, comme une enfant qui ne voudrait pas ouvrir la bouche de peur d'interrompre un rêve si doux, je ferme les yeux...

Au bout de mes lèvres: le goût enivrant de sa peau; sur les rondeurs de mes joues: l'odeur citronnée de son âme; au bout de mes doigts: les battements réguliers de son cœur résonnant jusque dans son bas ventre qui me bercent, et j'observe chaque détail, je me nourris de lui, de tout, tout ce qui le représente, je cristallise cette image, l'imprime dans ma mémoire, près de celle d'une fille heureuse dans son reflet et je referme les yeux...je referme les yeux sur ce monde autour de nous. Ses mains brûlent sur mes hanches, à chaque virage, chaque secousse, certaines violentes, graves ou tenaces, surprenantes, réelles, je les sens s'agripper passionnément. Chaque fois, oui, il me serre plus fort comme pour préserver le fil précieux et fébrile qui nous lie l'un à l'autre, plus court, jour après jour. Je crois que c'est là que j'ai compris. Alors que mes pensées submergeaient mon esprit de tous les côtés, une chanson, discrètement, a commencé à se dérouler le long de mon inconscient: " c'est une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient..."  C'est alors que, me sortant de ma boîte à musique, je surprends son pouce à caresser insistemment mon poignet d'un geste presque irritant, un tantinet maladroit, comme l'enfant qui, dans son sommeil cherche une présence, trop inquiet à l'idée que celle-ci puisse lui échapper, ou bien d'être abandonné ne serait-ce qu'un instant. Ce geste je le connais, nostalgiquement, mais je le connais trop. Cette habitude touchante c'était celle de mon papa, il y a un temps de cela,  le samedi midi devant un nouvel épisode de Mac Gyver lorsque je m'allongeais sur son ventre, embêtée et somnolant devant le poste de télé. Intrigant rapprochement entre ces deux êtres si différents, radicalement opposés et pourtant si importants...les deux hommes de ma vie. Cette petite voix blablate dans ma tête et dans un slame reposant et confiant, entre deux pirouettes, me fait me dire que, si papa appartient à mon enfance, à ce passé et ne cessera jamais de m'accompagner tout le long de cette longue route qui s'offre à moi, Vincent...Vincent c'est mon avenir." ...un chemin un peu bizarre, un peu comme la vie. "

Jeudi 10 juillet 2008 à 11:54

 



Elle
a dit:

" Je ne pourrais pas vivre sans la mer. "

J'ai pensé:

" Moi, je ne pourrais pas vivre sans toi. "

Samedi 5 juillet 2008 à 23:30

 

En ce début d'après-midi assez ensoleillée, je prends la route ou plutôt le chemin jusqu'à cette maisonnette de pierres sombres où le jardin respire la jeunesse innocente et idyllique d'un passé résolu mais nostalgique. Cette maison c'est celle de papi Jojo et de mamie Henriette, cet endroit c'est celui où j'espionnais le beau Aristide, cadet de la famille voisine, en grimpant aux sapins épineux des éraflures plein les genoux, ce lieu c'est celui où j'ai grandi. La mélodie s'annonce à mes oreilles, le bleu métallique de mon cordon pour ipod brillant et oscillant sur ma poitrine humide. Je repense alors à la nuit dernière, à ce message d'espoir, aux leçons que je déciderai d'en tirer...ou non. Ces derniers temps, je l'avoue durs et péniblement longs, des questions que la société actuelle qualifie de "déterminantes" ne cessent de me trotter dans la tête à en dérégler tous mes sens, m'associant alors à un morceau de sucre pas très sec et prêt à être dévoré goulument. Qu'est-ce que j'attends de la vie? Alors que l'administration scolaire nous bombardent de "choix d'orientation", "idées professionnelles" ou encore "projet d'avenir", je ne tiens seulement qu'à vous dire quelques mots: à 15ans votre cœur suit l'odeur des fleurs, votre œil frétille à la chaleur d'une amitié, votre esprit frémit à la douceur d'un baiser et, je le crois, notre avenir proche n'est en réalité qu'un soit disant projet dont l'orientation s'oriente suivant le sens du vent ou la variation des saisons sans professionnalisme privatif. Feel the rain on your skin, bien sûr, je l'ai compris, l'homme ne cherche qu'à ressentir car c'est là le caractère de l'être humain. Aujourd'hui, je ne suis contrainte de rien: ni règle, généralité ou influence, mon itinéraire est libre, tout comme moi, livré à lui même car, je ne suivrai pas celui que monsieur tout le monde emprunte couramment, mais simplement, seulement, celui que mon désir instinctif se plaira à conquérir. J'y laisserai ma trace, invisible peut-être à vos yeux; dans ma mémoire je la connaîtrai. No one else can feel it for you, Pour quoi j'avance? Pour atteindre un but, mon but. Mais lequel? Je ne le sais pas. Pas encore. Je le découvrirai bien assez tôt. Celui-là que le destin m'apportera discrètement ou bruyamment, de manière violente ou volatile, mais qu'importe, il sera mien.No one else can speak the words on your lips...j'aime écouter, voir, jouer, danser, dessiner et j'aime écrire...du plaisir mais le talent, il est où? Un rapide coup d'œil à la boîte aux lettres cubique couleur vipère qui se détache d'une haie parsemée d'une multitude de fleurs jaunes œufs brouillés :    "Hasard"    , et ça, dîtes-moi, ça en est? Coïncidence éventuelle. Je décide de croire au signe de ce quotidien plein d'entrain qui me soufflé une brise de tranquillité, prêchant le repos d'une âme trop pressée, qui touche du petit doigt une xénophobie concernant ce grand homme mystérieux et flou qu'on appelle L'inconnu. Qu'importe la route pour s'y rendre, j'aperçois à présent le haut portail écru et rayé par de minuscules véhicules faits de plastiques multicolores et saisis, quelque peu prématurément, par d'heureux conducteurs insoucieux dont j'eus fais partie. Mon trousseau de clefs ne poussera pas le loquet de la serrure dés la première tentative mais après plusieurs essais...Live your life with arms wide openAlors dîtes-moi, qu'est-ce que la vie?         " Mais très chère, ce que vous déciderez d'en faire."     the rest is still unwritten . . .

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