Lundi 16 août 2010 à 15:40

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Dimanche 15 août 2010 à 13:57


Sur son lit de souffrance, quelques semaines avant de mourir, maman m'avait mis en garde:
"Qu'est ce que c'est bête un homme.
-Je ne comprends pas
-C'est bête, égoiste et pas fiable. Antoine, promets-moi de ne jamais te comporter comme un homme."
Je me souviens que j'avais hoché la tête. Encore une promesse que je n'ai pas tenue. Je suis toujours resté à l'affût. Même quand j'étais heureux en ménage, ce qui fut souvent le cas, je continuais à rechercher le très grand amour, celuis qui, selon Spinoza, constitue un "accroissement de nous-même".
C'est exactement la sensation que j'éprouvais en observant la jeune fille aux cheveux d'or. Je m'accroissais. Je m'élevais aussi. Les mots continuaient leur ronde dans ma bouche, l'un poussant l'autre, et je débitais tranquillement l'histoire de l'hérésie vaudoise quand une autre voix murmura dans ma tête: "Je l'aime." Elle monta, bientôt je ne m'entendais plus, je ne savais pas ce que je disais, je marchais en plein ciel.
Je terminai ma conférence en citant la devise des Vaudois, plus actuelle que jamais:
"Lux lucet in tenebris."
Pour les nouvelles générations qui ne connaissent pas le latin je traduisis:
"La lumière luit dans les ténèbres."
 
Un très grand amour, Franz-Olivier Giesbert

 
   Dans huit jours, je descendrai du train comme on s'échappe d'un quotidien morne pour entrer dans la lumière. Je retiendrai mon souffle et sentirai mes molets s'enfoncer dans une terre sombre et fertile. Les jambes coupées, je m'installerai, contentée et colorée, sur l'adret d'une montagne. Tantôt une tulipe jaune dans son jardin de Bressuire, tantôt une pensée violine dans un bac en plastique, je me nourrirai des éclats de soleil qui jaillissent de son sourire les jours heureux où la pluie caresse la vitre de son châssis à tabatière.



 

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