Vendredi 17 octobre 2008 à 23:04

 

Je saisis ma brosse à cheveux verte crocodile, une main appuyée sur le rebord humide de mon lavabo blanc cassé, je la passe délicatement dans mes cheveux. Une à une, des mèches rousses viennent tapisser le carrelage froid alors que la forme de mes yeux se rapproche, géomériquement parlant, de la boule du billard occupant encore la moitié de ma nouvelle chambre, haute en couleurs. C'est alors que ma prof d'histoire fait raisonner son rire faux au possible et diabolique, me déclarant tel Churchill commentant les débuts de la Guerre froide, que la calvicie approche à grands pas. Naturellement, mon Jules s'en suit la conjurant de s'en remettre et après avoir longuement répété "Calme toi MAMAN", me toise de sa mine de chat mouillé en me proposant une visite de la Tour Eiffel...guidée par sa récente autorité maternelle. Une douleur aigue derrière le nombril m'arrache à cette scenette entre gels douches et délires historico-capillaires.

 

Il est 9h10, c'est vraiment un dimanche comme les autres. Je devine l'echo d'un automoto qui s'amenuise du salon à la porte noire graffitisée de ma chambre. J'ouvre lentement les volets, sans bruit, pour ne pas réveiller le temps qui semble s'être figé devant ce silence matinal charmeur. La fraicheur de ce jour remonte dans mes doigts jusqu'à faire frissoner le bout de mon nez en trompette, mes gestes se raidissent. En ouvrant un peu plus les paupières, je contemple l'oeuvre d'un vieux monsieur au talent inoui qui, secrètement dans le noir, de sa palette aux tons cuivrés, s'était passionné à façonner le paysage. Des tâches vermillons sur les feuilles recroquevillées, une nouvelle coupe pleine de légèreté pour mon cerisier, un tronc plus grave, plus sombre, des pétales courbés dans le bosquet...Une sensation de vieillesse apaisante et, à la fois, un renouveau exaltant. Peut-être n'étais-je pas la seule à renaître aujourd'hui? En effet, nous ne savons voir le présent, si bien même qu'il file sous notre nez. Le moment, l'instant? Notre pensée est toute occupée à rêver au passé ou à entreprendre au futur, l'un résolu, l'autre incertain. J'ai pensé au présent. Si je reste, si j'admire, si plus rien ne se passe, de ce point de vue: le mien, l'enchaînement des évènements n'est plus, je suis maître du temps. Mais, à quoi bon? Le grand chêne de l'allée s'est dénudé, avec pudeur, fragilité, il attend l'hiver. Il n'attend pas, mais il s'y attend. Il accepte sa passivité, profite de son élégance éphémère, de sa frébrilité touchante, de cet inconnu, pour subir le temps en toute liberté. Les volets grands ouverts, mon esprit se nourrit de ce présent, de tous ces compliments, ces surprises, ces portions d'amour, de tendresse et d'attache qui, j'ai peine à le croire, me sont destinées. Je fais de ce moment, dans toute sa durée, mon règne, ma force, mon Bien. Effectivement, rien ne se perd, rien ne se crée mais tout se transforme. Ce n'est pas l' innocence que je perds ni l'indépendance que je gagne. C'est juste un pas, juste un an qui m'échappe agréablement. Beaudelaire a écrit "L'air est plein du frisson, des choses qui s'enfuient". Le voile de brouillard de cette matinée semblait porter mon coeur à un bonheur pragmatique, d'une légèreté assez pesante, dans un souffle de sagesse. J'avais la soudaine impression d'être allongée au beau milieu des herbes. Autour de moi: de hautes tiges aux boutons vermillons...

Gentil coquelicot Mesdames, gentil coquelicot Nouveau .
 

 

http://gentil-coquelicot.cowblog.fr/images/DSC01032.jpg

Mardi 14 octobre 2008 à 18:27

 

J'assiste à ce déballage, grandiosement pédagogue de savoir, un jour fondamental, l'autre existentiel. Mes pieds s'agitent sous ma table parsemée de quelques grafitis pleins de soleil, de vie. De moi. C'est k, mais c'est aussi -k ! Ne l'oublions pas. Le gamin sur la prairie a stoppé le ballon au vol. J'ai le genou qui me gratte. Son écharpe sent les flocons d'hiver. Deux étages nous séparent. C'est haut. Un jour je pourrai voler. Pas comme un vautour mais comme un papillon. Mon orteil frotte ma semelle rose. Une envie de gervais aux fraises. Les arbres, ils perdent leurs feuilles. Numéro de charme. On n'est jamais qu'à moitié là, un pied au sol et l'autre pendant insouciemment dans le vide. Regardez, écoutez. Je ne vous appartiendrai jamais les jambes croisées.

Jeudi 9 octobre 2008 à 18:47

Lo guapo que eres.

Samedi 4 octobre 2008 à 19:24

 http://gentil-coquelicot.cowblog.fr/images/DSC01308.jpg

     

            Il paraît que les premiers socialistes utopiques portaient leurs vestes a l'envers, boutons dans le dos, pour montrer à quel point l'homme a besoin de ses semblables tous les jours, toute la vie...ce soir, il pleut à travers mon gros sweat à capuche, il pleut sur lui donc il m'est semblable, comment lui dire que j'ai besoin de lui, pour me protéger, pas seulement de la pluie ?

Mercredi 1er octobre 2008 à 21:50


W
indmill, windmill for the land.

Turn forever hand in hand

Take it all in on your stride

It is ticking, falling down

Love forever, love is free

Let's turn forever you and me

Windmill, windmill for the land

Is everybody in? 

     
                                                                        
I feel good (tonight) Gorillaz<3

 

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