Dimanche 16 mai 2010 à 15:05

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Mardi 11 mai 2010 à 18:58




L’oncle de ma grand-mère s’était tout au long de sa vie proclamé inventeur. Les cheveux roux carotte, plus clairs et ternes que les miens, il vivait au rythme des saisons. Vêtu de guenilles, partisan de l’écologie et donc de l’économie d’eau, il ne prenait que rarement sa douche, assurant à chaque ignorant qui osait lui faire remarquer que son hygiène de vie n’était pas des plus brillantes, qu’il mettrait au point sans tarder un moyen moins dépensier de nettoyer les tissus.  L’oncle Emilien avait son propre petit avion. Du moins, il possédait cette machine incongrue qui ne ressemblait en rien à un avion mais qui assurait plus ou moins la même fonction. Il s’était bien écrasé aux milieux de son troupeau de vaches quelques fois, s’était brisée une clavicule en tombant tête la première dans les herbes hautes de son champ, mais jamais rien de très grave. Le vieux fou est finalement  mort de vieillesse, seul et contenté dans son ancienne bâtisse en ruine. Il avait, à ce qu’on raconte, créé un chauffage au sable assez révolutionnaire en 1949, qu’il avait expérimenté avec succès dans un foyer de La Caen.
                -" EDF est même venu constater l’efficacité de l’invention, renchérit ma grand-mère Henriette assurément fière de son ancêtre
Le tonton Emilien avait, par-dessus le marché, confectionné son propre réfrigérateur. Plus naturel mais moins ergonomique, ce dernier ne pouvait contenir qu’une quantité minimale d’aliments différents et subissait une surchauffe au moindre contact avec une concerne d’aluminium. Maigre comme un clou, le robuste bonhomme vécut tout de même quatre-vingt-quinze ans, jouissant d’une santé en or.
                -Ah mais tu sais que ce sont des durs à cuir du côté de mémé ", s’exclama mon grand-père Georges en étouffant un éclat de rire retenu entre ses longues moustaches
Le dîner fût animé et tout aussi instructif. Les oreilles dressées sur la tête, comme Apache, notre cocker anglais, durant les jours d’orage, je profitais de ces moments simples et pourtant si rares. J’assistais à cette scène de loin : de ma bulle en papier glacé, les images sont floues, le panorama réduit et les sons grésillant. Remontée à l’étage, un instant plus tard, j’ai entrouvert le velux de ma chambre pour entendre  la pluie frapper les tuiles foncées. Je me nourris du monde autour pour, fatalement, recroiser ce vide au détour d’un mur vert anis, sur le bord gauche d’un coussin brodé. J’ai du laisser sur tes lèvres mon sourire d’enfant. Comme si un être, unique, pouvait peupler entièrement mon univers, et combler les moindres recoins de ma solitude, tu me manques. Le soleil ne se lève plus au dessus de ma tête, mes taches de rousseur se cachent, frêles et timides sous ma peau de pêche, mes yeux vert sapin perdent leurs épines. La vie sans toi ressemble à un dimanche matin douceur, ensoleillé, la tête enfouie sous l’oreiller.

 

Mercredi 5 mai 2010 à 19:02


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Mercredi 5 mai 2010 à 18:56


 
Hier matin, je me suis tirée difficilement de mon petit lit douillet. La trace de l'oreiller encore imprimée sur la joue droite, j'ai enfilé un jean usé, un pull bleu ardoise et des tennis en toile. Penchée à la fenêtre, je tentais d'apercevoir le toît de la maison voisine malgré l'épais brouillard qui semblait avoir enveloppé ce paysage de vacances: une crème fouettée légère et blanchâtre recouvrant un pain d'épice sombre et granuleux.
 

 

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