dimanche 18 mai: 16:48
Un doigt sur la touche rouge de mon sony ericson couleur cerise, un bruit sourd de l'appareil qui retombe brusquement sur les dauphins bleus de ma couette, ma main crispée glissant le long de ma joue humide des quelques larmes que mes cils dorés n'ont pas su capturer. Refusant pourtant, quotidiennement, de jouer le rôle de l'artiste torturée cachant derrière son mince sourire enjoué la tristesse refoulée qui se déverse à grand flots lorsqu'elle côtoie cette grande dame qu'est la solitude, aujourd'hui... Je connais cet endroit, cette habitude. Pourtant, à cet instant précis, plus rien ne me fait envie, la mélodie qui berce mes sursauts et le rythme de mes pleurs, bien que si intempestifs, me rappellent seulement l'aphonie d'un monde auquel je me sens indifférente. Parfois, j'ai le loisir de l'observer, de l'analyser, d'essayer de le comprendre, lui demander pourquoi, l'envier, le chercher... Souvent, je peux le contempler, le cœur serré à l'idée d'y être étrangère. D'autres jours, je ne désirerai que le laisser, égoïstement l'effacer ou bien...m'effacer et le laisser vivre, me laisser, paisible, comme une gamine à laquelle on susurre, au milieu d'un magasin de jouets:
Un doigt sur la touche rouge de mon sony ericson couleur cerise, un bruit sourd de l'appareil qui retombe brusquement sur les dauphins bleus de ma couette, ma main crispée glissant le long de ma joue humide des quelques larmes que mes cils dorés n'ont pas su capturer. Refusant pourtant, quotidiennement, de jouer le rôle de l'artiste torturée cachant derrière son mince sourire enjoué la tristesse refoulée qui se déverse à grand flots lorsqu'elle côtoie cette grande dame qu'est la solitude, aujourd'hui... Je connais cet endroit, cette habitude. Pourtant, à cet instant précis, plus rien ne me fait envie, la mélodie qui berce mes sursauts et le rythme de mes pleurs, bien que si intempestifs, me rappellent seulement l'aphonie d'un monde auquel je me sens indifférente. Parfois, j'ai le loisir de l'observer, de l'analyser, d'essayer de le comprendre, lui demander pourquoi, l'envier, le chercher... Souvent, je peux le contempler, le cœur serré à l'idée d'y être étrangère. D'autres jours, je ne désirerai que le laisser, égoïstement l'effacer ou bien...m'effacer et le laisser vivre, me laisser, paisible, comme une gamine à laquelle on susurre, au milieu d'un magasin de jouets:
" Tu peux regarder, mais il est interdit de toucher."
La petite fille pâle, aux cheveux bouclés, qui arpentait les rayons de la boutiques à l'odeur de pain d'épice, n'a jamais réellement compris si cette règle de bonne conduite élaborée par les grandes personnes visait à préserver de ses petites mains potelées et maladroites l'harmonie d'un univers bien encré ou plutôt à la protéger, elle, d'une vision trop belle pour être vraie.
Les plus longues mèches de cheveux d'une coupe un tantinet garçonne collées sous mon nez retroussé, les perles transparentes qui finissent de rouler le long de mon cou ,à présent dégagé, paraissent s'évaporer dans l'atmosphère chaude et lourde de ma chambre, faiblement éclairée, alors que j'écoute...
Les plus longues mèches de cheveux d'une coupe un tantinet garçonne collées sous mon nez retroussé, les perles transparentes qui finissent de rouler le long de mon cou ,à présent dégagé, paraissent s'évaporer dans l'atmosphère chaude et lourde de ma chambre, faiblement éclairée, alors que j'écoute...
Sunday, June 23th: about 5 o'clock, Price's house
Tout débuta ce matin même, alors que les premiers rayons de soleil, effleurant ma peau, me persuadèrent de prendre mon courage à deux mains (ou plutôt à deux pieds) afin de quitter la douce sensation de cette couette étroite mais confortable sur mes mollets nus, puis de tirer les rideaux cramoisis, pleine d'espoir en ce qui concerne le climat britannique pour cette toute nouvelle journée. Je ne saurais dire pourquoi ce sourire sur mon visage et cet entrain matinal soudain, alors que, ces derniers jours se résumaient à décompter le nombre d'heures restantes avant de reposer un pied sur la terre française. C'est vrai, ce stage linguistique, c’est moi et moi seule qui en ai pris l'initiative. C’est encore moi qui, à Noel dernier, est grogné au moment de la dinde:
Tout débuta ce matin même, alors que les premiers rayons de soleil, effleurant ma peau, me persuadèrent de prendre mon courage à deux mains (ou plutôt à deux pieds) afin de quitter la douce sensation de cette couette étroite mais confortable sur mes mollets nus, puis de tirer les rideaux cramoisis, pleine d'espoir en ce qui concerne le climat britannique pour cette toute nouvelle journée. Je ne saurais dire pourquoi ce sourire sur mon visage et cet entrain matinal soudain, alors que, ces derniers jours se résumaient à décompter le nombre d'heures restantes avant de reposer un pied sur la terre française. C'est vrai, ce stage linguistique, c’est moi et moi seule qui en ai pris l'initiative. C’est encore moi qui, à Noel dernier, est grogné au moment de la dinde:
"Stage en entreprise?! Très peu pour moi!"
Oui, je l'ai choisi cette immersion totale chez ces chieurs de rosbifs, j'ai approuvé leur présence à mes côtés durant deux semaines en cochant la minuscule case yes dans le formulaire d'inscription de LEC, formule One To One. Et pourtant, je bénis Michaelus Jordanus: dieu grec du sport, d'avoir brisé le majeur gauche de ma meilleure amie, la contraignant de partager cette expérience avec moi. Egoïste? Totalement. Enfantin? A en creuver. Mais, j'ai eu le loisir de constater, et à contre cœur, que la petite rouquine qui autrefois s'agrippait aux jupons de sa maman sommeille encore en moi..et ronfle même certaine fois. Quoi qu'il en soit: Today is another day. C'est avec bonne humeur et des papillons voletant dans tout le corps que je descends les marches quatre à quatre, que je comble ardument le creux qui s'était formé dans mon estomac durant la nuit, que j'ouvre tous les placards avant de trouver l'emplacement des céréales aux fruits secs, que je cours sous la douche avant que la chair de poule ne gagne mes cuisses nues sous ma serviette colorée, et que j'accepte de jouer de la batterie avec des légumes en plastique lorsque Izzie me le demande.
Nous prenons ensuite l'étroite route de campagne conduisant jusqu'à Cockington afin de soumettre à nos papilles éveillées le goût du fameux et réputé Cream Tea anglais. Je me surprends, quelques instants plus tard, à parler une langue qui n'est pas la mienne, la bouche pleine de gelée à la fraise; à manger, avec les doigts, de cette brioche nature à peine cuite et pourtant si aérienne. Et cela, sur une terrasse en pierres rouges, parsemée de jolies petites tables rondes minutieusement décorées, blanches comme la neige. Le soleil est au rendez-vous et bien sûr: le vent, qui tente de souffler aux dames leurs magnifiques chapeaux brodés tandis que le pianiste, sous sa tonnelle, s'emballe au rythme d'une mélodie au parfum estival.
Après cette dégustation en pleine air, fort agréable et suave, je dois néanmoins avouer que j'ai la sensation d'avoir avaler tout rond: Babar le roi des éléphants, ainsi que toute sa petite famille de Céleste-Ville. C'est pourquoi mon enthousiasme à la proposition de Lisa d'effectuer une balade digestive dans le gigantesque parc du bourg. J'arpente ce long chemin de terre parsemé de cailloux gris et irréguliers. Des amoureux, sous les arbres, se bécotent. Ils m'énervent. Je trottine derrière Izzie qui court de banc en banc. La poussière dans mes sandales me gratte. Je regarde des gamins rigoler, baragouinant des phrases dont j'ignore le sens. Et pendant tout ce temps, je me sens heureuse, légère, amoureuse. L'homme de mes rêves m'attend patiemment à Paris: plus belle ville du Monde, qui sera bientôt la nôtre. Aujourd'hui ,à des milliers de kilomètres de cette idylle, je profite pleinement de ce jour unique. Après tout, ils le sont tous mais...
Today is a special day.
Nous prenons ensuite l'étroite route de campagne conduisant jusqu'à Cockington afin de soumettre à nos papilles éveillées le goût du fameux et réputé Cream Tea anglais. Je me surprends, quelques instants plus tard, à parler une langue qui n'est pas la mienne, la bouche pleine de gelée à la fraise; à manger, avec les doigts, de cette brioche nature à peine cuite et pourtant si aérienne. Et cela, sur une terrasse en pierres rouges, parsemée de jolies petites tables rondes minutieusement décorées, blanches comme la neige. Le soleil est au rendez-vous et bien sûr: le vent, qui tente de souffler aux dames leurs magnifiques chapeaux brodés tandis que le pianiste, sous sa tonnelle, s'emballe au rythme d'une mélodie au parfum estival.
Après cette dégustation en pleine air, fort agréable et suave, je dois néanmoins avouer que j'ai la sensation d'avoir avaler tout rond: Babar le roi des éléphants, ainsi que toute sa petite famille de Céleste-Ville. C'est pourquoi mon enthousiasme à la proposition de Lisa d'effectuer une balade digestive dans le gigantesque parc du bourg. J'arpente ce long chemin de terre parsemé de cailloux gris et irréguliers. Des amoureux, sous les arbres, se bécotent. Ils m'énervent. Je trottine derrière Izzie qui court de banc en banc. La poussière dans mes sandales me gratte. Je regarde des gamins rigoler, baragouinant des phrases dont j'ignore le sens. Et pendant tout ce temps, je me sens heureuse, légère, amoureuse. L'homme de mes rêves m'attend patiemment à Paris: plus belle ville du Monde, qui sera bientôt la nôtre. Aujourd'hui ,à des milliers de kilomètres de cette idylle, je profite pleinement de ce jour unique. Après tout, ils le sont tous mais...
Today is a special day.
