Mercredi 3 septembre 2008 à 14:35
Eté 2008: pires vacances de ma vie. Et, quand la moisissure de l'ennui gagne votre moindre espace vital ou mental, il se produit alors un phénomène incroyable, bien que nocif, considérablement casse-bonbons et moulte envahissant...vous vous mettez à réfléchir.
Lundi 1er septembre 2008 à 15:16
Après plus d'un mois de silence radio, Dame carotte que je suis brandit haut et fort son stylo, soulagé de n'être point périmé de désir, et compte bien tirer quelques filets d'encre en même temps que différentes conclusions, du moins exposer une réalité innévitable car, comme l'a souligné un célèbre auteur que j'affectionne tout particulièrement: Parler de ses peines, c'est déjà se consoler. Alors, puisque ma plume semble étaler le sujet sur la page, cotoyons premièrement le petit arlequin au maquillage abîmé par quelques larmes luisantes de la taille d'un oeil de crocodile, qui se cache dans les ressacs de mon petit coeur. Vous l'aurez compris, je veux faire prisonnières de ses carreaux de papier 17x22, mes peines de coeur, tout ce qui concerne cette invention diabolique et intemporelle qu'un charlatan du Moyen-Age a, un jour fort lointain, prénommé: l' Amour.
Lui et moi ce n'était pas seulement deux lettres dans le sable, séparées d'un "+" et réunies par un coeur; ce n'etait pas encore un petit couple à deux balles pour gaspiller un peu de salive et sponsoriser les potins de radio-Barat; pas qu'une histoire de sexe pour soulager les picotements aphrodisiaques derrière mes incisives à l'aide d'une langue douce et étrangère à ma bouche, non... Nous est une évidence. Deux êtres normalement constitués, civilisément éduqués, populairement instruits et surtout amouresement séparés, ne dorment plus le nez contre la peluche que l'autre lui a offert au premier rendez-vous; n'envisagent pas de s'acheter un calçon a rayures multicolores pendant les vacances d'été; ne s'envoient pas en moyenne cinq textos par jour et surtout jamais, oh grand jamais, pour se tenir un dialogue pareil, devant l'Ile de la tentation, minuit pétante, avec respectivement un paquet de Lu et des bâtonnets de gruyère devant soi:
- Elle pleure, il ne manquait plus que ça! En plus, on dirait le bruit d'un cerf!
- Mais oui, bien sûr...elle brâme! xD
- Arrêteuuh! Je suis sûr que ça te manque mes conneries ^^
- Oh oui ça me manque...
Voilà comment, après trois semaines d'ambiguité sentimentale, d'arrachage de cheveux quotidiens, de silences de mort prémédités ou encore de jeux stratégiquement vicieux, j'ai fini par taper sur mon clavier de sony ericsson rouge cerise:
- J'ai un mec. Je t'aime
Totalement logique, parfaitement couillon mais tout à fait réel.
En cette fin d'été 2008, dans nos sms journaliers toi et moi semblent avoir été délaissés pour un nous plus enjoué, fragile mais passionné. Chouchou et Pinpin prennent le pas sur Marjorie et Vincent. Ces petites doses d'amour qui s'échangent par fils électriques, sous l'oeil d'un soleil aveyronais ou parisien. Aujourd'hui, j'attrape des couleurs sur le nez pourtant mon ciel à moi est gris...les grandes passions se préparent en de grandes rêveries déclarait Gaston Bachelard...en ce moment, je ne rêve que d'une sonnerie lassante de portable et même d'un:
- Je t'emmerde Marjorie, toi et ton ami qui dort dans ton sac de couchage!
parce que, pendant les dix secondes qui lui auront suffis pour m'envoyer brouter les pâquerettes avec les vaches, il m'aurait jalousement détesté, et la haine...c'est si loin de l'indifférence.
Vendredi 1er août 2008 à 20:42
Je me prends ce matin même, la tête dans le pâté, devant mes céréals à désirer avoir une pomme d'aden, du poil aux pattes et un petit truc entre les jambe qui prend une grande place dans la tête. Pourquoi? me questionnais-je moi même en silence; pour pouvoir être un macho immature qui se fout de l'allure de son brushing au réveil, paraître encore plus sexy quand je transpire, à chaque rupture me demander quelle est la prochaine sur ma liste...en faîte, je voudrais être ce charmand blond au sourire ravageur et au charisme incroyable que je cotoie toute l'année; jouer de la guitare comme un dieu avec un vieux chapeau de dandy, me faire aracher ma chemise par mes copines admiratives, boire de la vodka pour sortir des blagues à deux balles qui font rire la galerie, vivre au jour le jour comme si rien ne me touchait, me taper un fou rire quand je récolte un 3 en maths; parce que dans ses yeux je ne vois que du bleu. Etre accompagné que lorsque je ressens en moi des pulsions animales, puiser ma force et ma joie de vivre dans quelques airs de jazz, ne jamais savoir où je vais et le chanter, passer ma main dans mes cheveux et partir en soirée, éxalté, mystérieux et invincible, la tête carément dans les nuages mais les pieds bien sur terre ...
Lundi 28 juillet 2008 à 21:10
Hôpital d'Antony :9h00 , 4e étage .
" - Alors on dit quatre dents d'un coup et une anesthésie générale...pas trop angoissée?
- Nan nan ça va...
- Alors je t'explique: tu ne sentiras pas ta bouche et tu sera trop shootée pour comprendre ce qui se passe autour de toi. Plus de 90% des patients trouvent très agréable cette sensation, et sont soudainement très heureux, même euphoriques pendant et après l'opération. Après il y a des cas où les gens supportent mal: ils pleurent, font des crises de stress, vivent comme dans un long cauchemard éveillé...mais, franchement, c'est très rare alors aucune inquiétude, hein! T'as des questions?
- Euh...non ça va aller.
- Très bien alors à bientôt Marjorie "
J'ai déjà connu l'anesthésie, endormie par les médicaments pour un poignet ou une clavicule mais jamais comme ce matin. Oui, aujourd'hui, il a fallu que je me la joue "originale" comme dit mon papa, en représentant les petits 1% des gens à qui les chirurgiens ont envie de planter leur pince entre les deux yeux, en plein milieu du bloc opératoire, parce qu'ils voient leur vie défiler, des visages les hanter, de mauvais souvenirs ressurgir et s'agitent pire qu'un poisson hors de l'eau! Lorsque j'ai ouvert les yeux, un grand black en blouse blanche me fixait: " Bah, faut pas pleurer comme ça jolie demoiselle". En salle de réveil: pulsation cardiaque à 180, l'alarme de la machine reliée a mon index se déclanche dans un bruit strident,
"Oh, dîtes-moi que je vais me réveiller..."