Lundi 14 juin 2010 à 14:51

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Vendredi 11 juin 2010 à 20:32



Parce qu'il est 20h14, mon bureau sens dessus dessous.
Parce que je ne peux plus te susurrer tous ces désirs qui bourgeonnent en moi comme les cerises rouges sur l'arbre fleuri, en face de ma fenêtre. Parce que j'ai envie de toi, de ta peau, de tes yeux me caressant du petit orteil à la pointe des cheveux, de tes mains au creux de mes reins, de tes lèvres humides et de tonair fébrile sous mes cils. Parce que je ne peux plus supporter ton regard dur et opaque, ton absence omniprésente et les fantômes, tes clones, dans mes cauchemars, au matin. Parce que l'eau brumeuse déborde silencieusement de la baignoire quand je pleure. Parce que les nuits sont sombres et mes ongles rongés comme jamais. Par l'ennui, la solitude, l'attente. Parce que je suis une paienne pleine de prières et de croyances irrationnelles. Parce que même vulgairement je t'aime, putain. Et je veux être cette imbécile dans la chanson: heureuse à en mourir. Réchauffe-moi, tatoue mon être du bout de ta cigarette rougeâtre.  Change mon paysage, remplace mes pupilles délavées. Laisse dégouliner dans mon cou les paroles sales et rugueuses que tu saisis avec des pincettes aiguisées. Parce que, il faut le croire, je t'aime à en être la dernière des connes.

Jeudi 10 juin 2010 à 17:14



" L'après-midi, une tombola est organisée. Sur la place centrale, les grands se rafraichissent alors que les plus jeunes s'en donnent à cœur joie en sautant sur le fameux château gonflable. D'autres cherchent le trésor des rabalaires, empoignent leur vélo, plongent dans la piscine du bistrot. Les vieux, à l'ombre des cerisiers, exposent leur fond de grenier sur des planches de bois clair installées provisoirement sur de lourds traiteaux poussiéreux. Bouteille de lait de 1930, bouillote en cuivre, brouette de bambin, lampe à huile, et poupées de chiffon abîmées s'empilent dans un désordre harmonieux. Ici, et à la fois ailleurs. Là où je suis depuis toujours, souriante et colorée. Des souvenirs d'enfance qui me bercent, sur un air d'accordéon. "

Dimanche 16 mai 2010 à 15:05

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Mardi 11 mai 2010 à 18:58




L’oncle de ma grand-mère s’était tout au long de sa vie proclamé inventeur. Les cheveux roux carotte, plus clairs et ternes que les miens, il vivait au rythme des saisons. Vêtu de guenilles, partisan de l’écologie et donc de l’économie d’eau, il ne prenait que rarement sa douche, assurant à chaque ignorant qui osait lui faire remarquer que son hygiène de vie n’était pas des plus brillantes, qu’il mettrait au point sans tarder un moyen moins dépensier de nettoyer les tissus.  L’oncle Emilien avait son propre petit avion. Du moins, il possédait cette machine incongrue qui ne ressemblait en rien à un avion mais qui assurait plus ou moins la même fonction. Il s’était bien écrasé aux milieux de son troupeau de vaches quelques fois, s’était brisée une clavicule en tombant tête la première dans les herbes hautes de son champ, mais jamais rien de très grave. Le vieux fou est finalement  mort de vieillesse, seul et contenté dans son ancienne bâtisse en ruine. Il avait, à ce qu’on raconte, créé un chauffage au sable assez révolutionnaire en 1949, qu’il avait expérimenté avec succès dans un foyer de La Caen.
                -" EDF est même venu constater l’efficacité de l’invention, renchérit ma grand-mère Henriette assurément fière de son ancêtre
Le tonton Emilien avait, par-dessus le marché, confectionné son propre réfrigérateur. Plus naturel mais moins ergonomique, ce dernier ne pouvait contenir qu’une quantité minimale d’aliments différents et subissait une surchauffe au moindre contact avec une concerne d’aluminium. Maigre comme un clou, le robuste bonhomme vécut tout de même quatre-vingt-quinze ans, jouissant d’une santé en or.
                -Ah mais tu sais que ce sont des durs à cuir du côté de mémé ", s’exclama mon grand-père Georges en étouffant un éclat de rire retenu entre ses longues moustaches
Le dîner fût animé et tout aussi instructif. Les oreilles dressées sur la tête, comme Apache, notre cocker anglais, durant les jours d’orage, je profitais de ces moments simples et pourtant si rares. J’assistais à cette scène de loin : de ma bulle en papier glacé, les images sont floues, le panorama réduit et les sons grésillant. Remontée à l’étage, un instant plus tard, j’ai entrouvert le velux de ma chambre pour entendre  la pluie frapper les tuiles foncées. Je me nourris du monde autour pour, fatalement, recroiser ce vide au détour d’un mur vert anis, sur le bord gauche d’un coussin brodé. J’ai du laisser sur tes lèvres mon sourire d’enfant. Comme si un être, unique, pouvait peupler entièrement mon univers, et combler les moindres recoins de ma solitude, tu me manques. Le soleil ne se lève plus au dessus de ma tête, mes taches de rousseur se cachent, frêles et timides sous ma peau de pêche, mes yeux vert sapin perdent leurs épines. La vie sans toi ressemble à un dimanche matin douceur, ensoleillé, la tête enfouie sous l’oreiller.

 

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