Mercredi 1er septembre 2010 à 21:49

Je baisse les yeux et aperçois ce fil gondolé entre nos deux nombrils: un cordon ombilical luisant et égratigné. Cela me rappelle la texture des ballons gonflables de nos premiers anniversaires. Après avoir servis quatre années consécutives à orner le portail de la maison, invitant chaque fois plus de mioches pour le moins excités et piaillant comme des poussins nouveau-nés à jouer à Colin-maillard derrière les rosiers, ces tristes sphères élastiques et multicolores se révélaient d'une peau flétrie et distendue qui pâlissait sous nos regards assombris par le temps. On les abandonnait sur le sol poisseux du garage lorsque la fête s'achevait, comme de vulgaires mouchoirs en papier sur les quais du RER B. Mais Oscar demeurait mon unique mouchoir de tissu, délavé par l'eau amère de mes yeux, imprégné de l'odeur du linge propre qui remplissait les tiroirs étroits de ma commode blanc cassé, plié en quatre car toujours contre mon cœur.



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