Il est presque 13h sous le rebord du toit de Crescendo, le petit magasin de chaussures de Verrières-le- buisson, sept jeunes filles, les bras encombrés de paquets, espèrent passiemment une quelconque acalmie du ciel qui joue, imprévisible et espiègle, en ce dernier jour de cours, pour beaucoup triste et mélancolique. Soudain les esprits s'agitent dans un brouhaha comme le début d'un orage resonnant dans le centre maussade. Elles sont courageuses, la course commence: un, deux, trois! Les corps s'éparpillent dans la pénombre d'un jour gris souris, chacune suit pressamment le chemin que sa tête a choisit d'un premier avis entre les rideaux de goutellettes tièdes qui ruissèlent sur leurs corps et les flots translucides jonchant les longs caniveaux de pavés. La vue voilée par l'air chaud et humide émanant des pots d'échapprements, l'agilité fragilisée par la légère brise frissonante de cet fin de juin plutôt surprenante, elles parcourent trottoirs, parcs, chemins de terres, rues goudronées, essayant toujours de se protéger. Pourtant, moi parmis ce petit monde, je me laisse aller à marcher dans les flaques d'eau, à esquiver les arets de bus, j'avance lente et attentive comme pour ne perdre aucun détail de cette scène peu banale. J'arpente ce passage fleuri, des mèches de cheveux dégoulinantes collées au visage, je souris, en cherchant vainement un centimètre carré de sec sur mes habits, ma tristesse et ma nostalgie semblent glisser tout le long de moi même comme la pluie coulant sur ma peau claire: ce sentiment d'appartenir au monde des grands...celui où l'on ne court pas dans les flaques d'eau.
I'm driving too fast, I'm driving too far
I'd like to change my point of view
I feel so lonely, I'm waiting for you
But nothing ever happens, and I wonder
I wonder how, I wonder why
Yesterday you told me 'bout the blue blue sky
And all that I can see is just a yellow lemon tree
La, la da dee da,
Pour Elle, secretement cachée dans mon coeur.